L'effet de levier permet d'avoir une exposition au marché (et donc au risque) plus importante que ce dont nous disposons en liquidité (cash) sur le compte.
Exprimé en pourcentage, un gain de 100% représente un gain égal à l'investissement initial (doublement du capital) ; une perte de 100% correspond à la perte totale du capital. En inversant le levier (1 / levier), on obtient le pourcentage de variation nécessaire pour une variation de 100% du capital (doublement ou perte selon le sens).
Avec un levier de 10, une variation de 10% (1/10) provoque le doublement ou la perte du capital.
Avec un levier de 100, il suffit d'une variation de 1% (1/100) seulement.
Le levier peut permettre de n'engager qu'une somme modique sur des opérations à court terme afin de garder du liquide pour d'autres opportunités qui pourraient se présenter sur du plus long terme.
L'effet de levier permet également des opérations de couverture tout en n'engageant que peu de liquitité : voir à ce titre la page consacrée à la gestion du risque.
D'une manière générale, il vaut mieux ne pas trop utiliser de levier si on débute et adapter progressivement en fonction des résultats (sauf pour le forex où le levier est davantage nécessaire, à moins de disposer d'un gros capital). Avec ou sans levier, le plus important est la taille de la position, nous y reviendrons un peu plus loin.
On distingue les activités d'investissement des activités de spéculation, qui correspondent également à des horizons temporels différents.
L'investisseur vise le long terme, n'utilise en principe pas de levier (levier 1), ne prend que des positions à la hausse, en tout cas sur le marché action et indices (sur le forex, il peut intervenir dans les deux sens selon la monnaie qu'il pense voir s'apprécier par rapport à l'autre).
Le spéculateur effectue des opérations à plus court terme (dans la journée -trading intraday- ou prend des positions de quelques jours à quelques semaines -swing trading-). Il utilise ou non l'effet de levier et intervient à la hausse comme à la baisse (levier négatif).
A moins de disposer d'un gros capital (100 000,00 euros ou plus), il est nécessaire sur ce marché de recourir à l'effet de levier du fait du montant des contrats sur ces produits et du fait que la cotation est à quatre décimales pour l'EUR/USD (ce sont surtout les trois derniers chiffres qui changent).
Les courtier en forex autorisent généralement un levier de 400 et vous disent que vous pouvez ouvrir un compte avec 100 euros, parfois même moins (au moins, la perte ne sera pas trop lourde !) mais plus le capital est faible, plus on doit utiliser un levier élévé et le risque augmente considérablement. Avec un levier de 400, il suffit d'une variation de 0,25% (1/400) pour perdre 100% du capital !!! C'est purement suicidaire !!
Avec un petit budget, si on souhaite investir sur le marché des devises, il vaut mieux utiliser un certificat ou un turbo à faible levier et rester sur un compte titre ordinaire.
Sur le forex, pour une paire comme EUR/USD, le contrat de base est de 100 000,00 euros. Par chance, il est possible selon les courtiers de prendre un mini-contrat (1/10 du contrat de base soit 10 000,00 euros), voire chez certains courtiers (ActivTrades) un micro-contrat (1/100 du contrat de base soit 1 000,00 euros seulement).
Avec un mini contrat de 10 000,00 euros et un capital de 1 000,00 euros, le levier est de 10, ce qui est raisonnable pour le forex ; avec un capital de 100,00 euros, le levier est de 100. Avec un levier de 10, si l'évolution est en notre faveur, une hausse de 10% double notre investissement (100% de gain) ; une évolution contraire dans les mêmes proportions conduit à la perte du capital (100% de perte), mais on peut sortir avant d'avoir tout perdu. Avec un levier de 400, dans les heures les plus actives, il n'est même pas certain que l'on arrive à sortir avant !!!
Les courtiers ne s'en vantent pas trop, mais selon les statistiques, la durée de vie d'un compte sur le forex serait en moyenne de 45 jours !
Le SRD (Système de Réglement Différé) permet sur une sélection d'actions françaises d'investir jusqu'à trois fois le montant dont on dispose (légalement jusqu'à 5 fois, mais les courtiers limitent souvent à 3). Comment cela est-il possible ? Cela nécessite un dépôt sur le compte du courtier, par exemple les 1 000,00 euros nécessaires à l'ouverture du compte. Le courtier nous fait l'avance de 3 000,00 euros jusqu'à une date de liquidation (fin de mois moins quelques ouvrés), moyennant des intérêts journaliers (très faibles) puisqu'il s'agit bien d'un prêt. L'idée est de revendre avant la date de liquidation pour encaisser la plus-value sans jamais avoir payé (ni même réellement possédé) les titres. Dans le cas contraire, les titres sont "livrés" sur le compte à la date de liquidation et il faut régler le solde, on peut également demander la prorogation d'un mois sur l'autre, mais cela occasionne des frais. Si le prix de l'action monte, tout va bien dans le meilleur des mondes. Si le prix baisse, le courtier clôture la position lorsque la perte est égale à ce qu'il y a sur le compte (un peu avant en pratique, variable selon les courtiers et la relation client).
De même que dans le premier cas, le courtier nous a prêté de l'argent pour acheter le titres, il est également à même de nous prêter les titres afin que nous puissions les vendre sur le marché, en espérant les racheter un peu plus tard et moins chers de sorte à conserver le bénéfice et restituer les titres au courtier. C'est le principe de la "vente à découvert". Il est ainsi possible de faire des gains lorsque les prix baissent (et des pertes si les prix montent). Comme dans le cas d'un achat, si les pertes atteignent ce qu'il y a sur le compte, le courtier va clôturer la position de sorte à récupérer les titres qu'il nous a prêté... et laisser le compte sans un sou.
De nombreux produits financiers permettent de suivre les variations d'un actif sous-jascent, avec ou sans levier. Tout ces produits sont créés par des sociétés financières diverses, mais sont négociables à la bourse de Paris avec un compte titre ordinaire.
Les trackers permettent de suivre un indice ou un panier de valeurs selon un thème (minimum 5 valeurs). Cela permet d'investir sur des indices nationaux ou mondiaux, sectoriels ou à thème.
La Société Générale a créé des trackers sur le CAC 40 avec des leviers de 1 à 5, y compris avec indexation inverse (le prix du tracker augmente si le CAC baisse et vice-versa).
La société Lyxor (filiale de la Société Gérérale) gère de nombreux trackers.
Le site ZoneBourse indique pour chaque matière première qu'il suit, une sélection de certificats (de la société RBS) qui permettent d'investir sur ces matières premières. Contrairement au tracker qui suit un panier de valeurs (au moins 5) ou un indice, le certificat peut suivre une seule valeur.
Commerzbank propose une gamme de produits permettant des opérations à la hausse comme à la baisse sur actions, devises, matières premières...